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Alex RAFFY

Je suis psychanalyste, psychologue clinicien en hôpital psychiatrique, expert près la Cour d'Appel de Colmar. Docteur en psychologie, j'ai animé des formations, donné des conférences, j'enseigne ou j'ai enseigné auprès de publics divers : instituts en soins infirmiers, licence et Master 2 de Psychologie, Ecole d'orthophonie ; si bien que j'ai appris à transmettre, au vu des retours que j'ai pu avoir.

Mes travaux de recherche, toujours en cours, sont alimentés par une longue expérience clinique. Ces recherches ont donné lieu à de nombreuses publications (les plus récentes accessibles sur CAIRN). J'ai participé à différents ouvrages, en France, Allemagne et Canada, et publié deux livres qui serviront de trame au cours :

La théorie psychanalytique et l'enfant. Développement et temporalité, Paris, L'Harmattan, 2009, 480 pages ;

La "pédofolie". De l'infantilisme des grandes personnes, Paris, Teraèdre, réédition réactualisée en 2013, 245 pages.

 

Je témoignerai de mes réflexions et questionnements sur la psychanalyse (l’œdipe est-il toujours d’actualité ?) et sur les nouvelles appellations psychopathologiques (pervers narcissique), notamment dans le domaine infanto-juvénile (TOP, TDA/H). Tout change très vite : le statut de l'enfant, du père de famille, des parents en général, l'assignation à son sexe anatomique, notre rapport à l'autorité, à la frustration, nos pratiques sexuelles et la propension à en parler, etc. La jeunesse est à ce titre la plus exposée aux mutations de notre hypermodernité. Les nouveaux termes de la psychiatrie officielle relèvent d'un changement de notre regard qui nous fait considérer comme une maladie des conduites qui ne l’étaient pas avant. Nos modalités de pensée ont radicalement changé, sans même que nous nous en apercevions (nous évoquerons Hanna Arendt, Marcel Gauchet et quelques autres analystes contemporains de notre monde).

A l'inverse, des structures psychiques comme l'hystérie disparaissent des classifications psychiatriques, tandis que l'homosexualité n'est – enfin – plus perçue comme un trouble psychiatrique à réduire. Enfin, des expressions psychopathologiques nouvelles sont repérées chez les jeunes, tels les "troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité" et les phobies scolaires dont le nombre explose.

 

Mon ambition est de sensibiliser les participants intéressés par la psychanalyse ou l'enfant appréhendé par elle (le fameux "développement affectif"), en approfondissant ses concepts, à partir d’une approche sortant du catéchisme des stades oral/anal et de la vulgarisation des revues psy. La théorie psychanalytique et l’approche de la psychopathologie infanto-juvénile basée sur ces références doivent être sans cesse questionnées et revues sans dogmatisme, à partir d’une réflexion anthropologique sur notre société. Il ne sert à rien d'annoner des concepts et analyses supposément immuables, alors que le monde bouge à toute allure ! Au lieu de tenir des positions moralistes ou nostalgiques sur la société en mutation, et d'annoncer la fin du monde, il faut en amont, questionner les dogmes, et en aval, étudier les évolutions sociétales, au niveau économique, législatif, biotechnologique, artistiques, mais aussi à travers les nouveaux loisirs, etc. La psychanalyse, passée de mode, quitte les lieux de pouvoir pour devenir à nouveau le diable, et nous verrons pourquoi certains en arrivent à vouloir interdire toute référence à cette approche dans les lieux de soins et même d'expertise.

Je serai amené à proposer des jalons pour l'élaboration d'une nouvelle classification pédopsychiatrique (publiée récemment), puisque ni la classification ancienne basée sur la  psychanalyse, ni la classification américaine (DSM V) ou sa variante internationale (CIM 11) n'offrent une analyse clinique pertinente des manifestations psychopathologiques de la jeunesse actuelle.

 

Mon enseignement sera illustré par des cas cliniques ou de la vie quotidienne, par des évènements de l'actualité (pensée "gilets jaunes", relation à la mort avec le covid...), et par des dessins d'enfants. Plan, tableaux et bibliographie accompagneront le cours. Je mets un point d'honneur à ce qu'il soit compréhensible pour tous, car on peut proposer une approche lacanienne de Freud sans singer Lacan et son style cristallin. Pas de langue de bois ! Comme le disait Raoul Vanegeim, ceux théorisent sans parler de la vie quotidienne ont un cadavre dans la bouche ! Les questions et remarques des participant(e)s feront partie intégrante de ce travail qui doit être un lieu d'échanges et de débats. Le contenu de cet enseignement pourra d'ailleurs être infléchi si des demandes font consensus.

 

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